Williamsburg ne serait qu’un quartier de Brooklyn parmi tant d’autres, si cela n’était pour cette longue avenue au style des plus éclectiques. Celle-là même qui sut séduire les nouveaux BoBos à l’aide de ses buildings, dont la beauté atypique parla à de nombreuses âmes égarées. Néanmoins, nul ne saurait démentir que les heures de gloire de Bedford Avenue sont d’ores et déjà derrière elle. Les artistes ont laissé leurs places à la classe moyenne, dont l’installation provoque un changement de paysage non-négligeable ; les chaînes viennent remplacer les petits commerces et dans les parcs, on joue au tennis, plutôt que de se contenter d’observer les nuages en rêvant. De quoi perturber un écosystème fragile, où les ‘punks’ aux moyens limités fréquentent désormais, la petite bourgeoisie logeait dans des condos et appartements flambants neufs, qu’elle ne quitte que pour grimper dans le métro. La ligne L reliant directement Brooklyn à Manhattan.

Si vous vous interrogiez sur le sort des anciens habitants de Bedford Avenue, ne cherchez pas plus loin ; Lorimer est le nouveau royaume des hipsters, qui ont transformé cette rue selon leur vision du Paradis. Ici, les regards sont tournés vers l’avenir, aussi bien d’un point de vue sociale, qu'environnementale. Vous n’y croiserez quasiment aucun véhicule polluant, les occupants de ces lofts minimalistes préférant de loin se déplacer à vélo, accessoire d’expression par excellence. Et si le jour, l’ambiance y est particulièrement agréable et bon enfant, notamment grâce à ses nombreux restaurants et cafés aux prestations plus variées, les unes que les autres ; à la nuit tombée, Lorimer devient le pire cauchemar des familles et de quiconque ne partageant pas le rythme de vie décalé de ses principaux occupants. Soirées, concerts et autres événements durent jusqu’au petit matin, et ce peu importe le jour indiqué par le calendrier.